Conseil de Métropole : l’intervention du groupe sur le Débat d’Orientation Budgétaire
Ce débat d'orientation budgétaire s’inscrit dans un contexte économique international toujours incertain avec des situations très contrastées selon les pays.
Fait significatif, alors que la banque centrale américaine s’apprête à relever ses taux d’intérêts, la banque centrale européenne va poursuivre sa politique de liquidité confrontée à la menace persistante de déflation de la zone euro.
Plus que jamais nous devons interroger le vieux modèle de développement basé sur la croissance tout azimut et saisir les fenêtres d’opportunités ouvertes par la COP21 qui pose les bases d’une société tournant la page des énergies fossiles.
Cette transition ne se fera pas en un jour et plusieurs outils évoqués dans le cadre de la COP 21 restent à consolider pour y parvenir, en particulier la fixation d’un prix du carbone incitatif.
Cependant, la prise de conscience semble là et il appartient à notre territoire de se positionner pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens et favoriser le développement des nouvelles filières créatrices d’emplois.
Il ne s’agit pas de renverser la table mais de consolider et / ou d’accorder la priorité aux initiatives qui ont déjà été engagées sur notre territoire.
Nous devons accorder la priorité à la logistique durable et à la reconquête industrielle autour des secteurs de l’économie verte, en cela Seine Sud constitue un atout majeur pour notre territoire.
Nous devons redensifier notre tissu urbain autour des infrastructures de transport collectifs pour réduire la consommation des espaces agricoles et naturels, limiter les déplacements et surtout favoriser le développement du secteur tertiaire sur notre territoire en déficit d’emplois tertiaires, en particulier dans le tertiaire supérieur. C’est notre projet Seine Cité autour des quartiers Luciline, Flaubert et de la future gare.
Nous devons également devenir un territoire d’excellence énergétique, d’abord en réduisant nos consommations d’énergie puis en développant les énergies renouvelables. Nous en avons la compétence depuis le 1er janvier et nous disposerons bientôt d’une stratégie énergétique pour nous aider à définir nos priorités.
Au-delà des enjeux environnementaux, la politique de transition énergétique de la Métropole permettra de créer de nombreux emplois dans les filières de l’efficacité énergétique comme de la production des énergies renouvelables tout en redonnant du pouvoir d’achat à nos concitoyens.
Nous devons également favoriser tout ce qui contribue à la relocalisation de l’économie en valorisant l’approvisionnement et la production locale.
A ce titre, l’acquisition de la zone agricole de Bardouville va dans ce sens en permettant d’aider des agriculteurs locaux à consolider leur activité tout en préservant des espaces naturels sensibles.
En trait d’union, nous devons investir massivement dans le développement de la mobilité durable, pour réduire les impacts sur la santé et l’environnement, améliorer la qualité de vie des habitants et leur redonner du pouvoir d’achat.
C’est le sens de plusieurs initiatives de la Métropole, avec la poursuite du chantier de la T4 en 2016, le futur projet Cœur de métropole qui permettra également de renforcer notre attractivité touristique ou encore l’ensemble des initiatives que nous pourrions prendre dans le cadre de l’appel à projet Ville respirable dont nous sommes lauréat.
Les orientations budgétaires qui nous sont soumises vont dans la bonne direction mais tous les investissements ne se valent pas.
On ne peut pas à la fois porter Seine Cité et la Plaine de la Ronce, développer la logistique durable et les transports collectifs et réaliser le contournement Est.
Il nous faut faire des choix clairs, ce qui amènera notre groupe à soutenir tous les projets qui contribuent à un développement soutenable et à nous opposer à ceux qui relèvent d’une vision du passé.
Cyrille Moreau,
Président du groupe des élu-es écologistes de la Métropole