Accueil Comment agir, sur quoi ? Mobilité : comment agir et sur quoi ?

Mobilité : comment agir et sur quoi ?

 

QUELQUES CHIFFRES :

  • 27,6% des déplacements en voiture se font sur une distance de moins de 2 km, 54,1% sur une distance de moins de 5km ;
  • 1 chiffre choc : le rapport de l’Institut national de la veille sanitaire (INVS) déplore 110 morts par an dues à la pollution dans notre agglomération !
  • 1 mauvaise note : l’agglo compte 110 voyages par an et par habitant (contre 147 en moyenne, 200 dans les villes qui ont accordé la priorité aux transports collectifs) ;
  • 40% de lignes structurantes (contre 70% dans les agglos dynamiques en matière de TC) et un investissement par habitant 4 fois plus faible ;
  • Quelques 2000 places de parkings relais P+R (contre 5 000 à Nantes) ;
  • On met dans notre agglo 2 fois plus de temps de trajet en transport collectif qu’en voiture. Par ailleurs la fréquence en heure pleine retenue, d’un passage toutes les 10 minutes, correspond à la fréquence en heures creuses d’autres agglomérations.
  • Voiture personnelle VS transport en commun ? L’abonnement de transport en commun annuel est aujourd’hui à 415 € et le coût final usager (après prise en charge de l’employeur de 50% et la bonification CREA PDE de 15%) est de 166 € annuels, soit environ 14€ par mois. Le coût d’usage d’une voiture se situe entre 300 et 600 € par mois, soit 20 à 40 fois plus que le prix des transports collectifs.

 

QUELS ENJEUX DE MOBILITE POUR NOTRE METROPOLE ?

Notre agglomération, étendue, génère des déplacements importants en voitures particulières. Une situation insoutenable : elle coûte cher à tout le monde, génère pollution de l’air et saturation des axes, ce qui pousse les décideurs locaux à vouloir toujours plus d’infrastructures routières... Il faut changer de logique et développer des alternatives, à l’instar des grandes agglomérations telles que Rennes, Nantes, Lille ou Strasbourg. Ici comme ailleurs, nous devons simplement pouvoir donner le choix aux habitants pour leurs déplacements.

Or si l’existant s’améliore progressivement avec le projet de ligne T4 sur l’axe nord-sud reliant Bois-Guillaume-Bihorel au zénith, le traitement partiel de la ligne 7, la capacité du métro étendue, nous sommes encore loin d’un véritable Schéma de déplacements global, qui suppose un ensemble d’actions cohérentes et complémentaires :

  • multiplier les lignes à forte capacité, dites « TCSP » (transport en commun en site propre) avec a minima deux « Est-Ouest » et une « Nord-Sud » ;
  • créer au moins 3000 places de parkings P+R aux entrées d’agglomération ;
  • promouvoir durablement la mobilité active (vélo, marche, pedibus) en facilitant leur intermodalité avec les transports collectifs, en accélérant le plan d’aménagements cyclables en coeur d’agglomération pour créer enfin un réseau continu de pistes cyclables sécurisées ;
  • construire des logements et des pôles d’emploi à proximité des transports en commun ;
  • renforcer la fréquence (en moyenne toutes les 5 minutes au lieu de 10) et l’amplitude horaire des bus (circulant au moins de 5h30 à 23h30) ;
  • développer les infrastructures pour le transport de marchandises (réseaux, plateformes multimodales, gare de triage de Sotteville) et éloigner nos zones logistiques urbaines en périphérie sur les friches industrielles, en les rendant réellement multimodales (desserte route-ferroviairefluvial).
  • améliorer la desserte des zones périurbaines : avec des liaisons TER ou tramtrain à l’Est et l’Ouest de l’agglomération pour les liaisons inter urbaines (Elbeuf-Barentin et Serqueux-Gisors), une offre de covoiturage structurée, des navettes à haute qualité de service et du transport à la demande dans les quartiers enclavés ; avec une liaison à haut niveau de service sur la RN31 ;
  • rouvrir les gares régionales (Darnétal, Oissel) en terminus intermédiaire, rouvrir la ligne ferroviaire Rouen- Evreux ; renforcer les liaisons TER radiales ;
  • créer des navettes fluviales ;
  • étudier et optimiser les fréquences, amplitudes et correspondances entre modes de transports collectifs et entre AOT...

 

QUELLES PROPOSITIONS POUR LA MOBILITE DANS NOTRE METROPOLE ?

Une régie des transports publics d'agglomération

Les écologistes de la Métropole militent pour un retour en gestion publique des transports collectifs d'agglomération. Pourquoi ?

Parce que c'est le meilleur moyen de garantir un service public de qualité à un prix juste, comme pour les déchets ou l'eau, et de préserver des dérives de rémunération des entreprises sur le dos du contribuable.

Parce que c'est le seul mode de gestion qui permette une bonne coordination des politiques publiques, quand chaque modification nécessite aujourd'hui de renégocier les contrats de longue durée et coûteux.

Parce que la concession de la Métropole arrive à échéance en 2021 et qu'il faudrait dès aujourd'hui engager le débat sur un retour en régie publique directe, en espérant que notre agglomération suivra l'exemple des quelques grandes villes que sont Paris, Marseille, Toulouse, Nice...

 

Pourquoi le Contournement Est de l'agglomération est une non-réponse

Un combat de longue date oppose les écologistes de l’agglomération aux autres formations politiques : nous sommes les seuls à dénoncer l’aberration d’un contournement vendu depuis 30 ans comme la réponse idéale à la situation de saturation routière et ses conséquences sur la qualité de vie de ses habitants.

  • c’est une infrastructure du passé que les financeurs ne soutiennent plus, comme à Strasbourg où les banques ont refusé de financer le projet ;
  • cette vision archaïque gèle tout développement du territoire depuis des années et empêche de voir émerger les alternatives que tous attendent ;
  • ce projet est injuste socialement, offrant pour seule alternative une concession avec péage. Il n’est pas consensuel comme le dénoncent les élus dont la commune doit être coupée en deux : comment accepter qu’un tracé autoroutier passe à 100 mètres des habitations ?

Passons aujourd’hui enfin au plan B, en considérant sur le long terme les préconisations portées depuis longtemps par les écologistes de l’agglomération, dont certaines ont été actées depuis l’accident du Pont Mathilde fin 2012 : achever le contournement ouest avec les accès au Pont Flaubert, mettre en œuvre un Schéma de déplacements intégrant les propositions faites ci-dessus, en gestion publique directe.

 

Une tarification solidaire des transports collectifs

Dans le contexte de crise actuel, la priorité est de donner à tous la possibilité d’accéder à des transports collectifs de qualité. Or plutôt que réduire le débat sur les transports collectifs à la simple gratuité, c'est l'enjeu de service de transports qu'il est essentiel de considérer, avec son amélioration rapide et conséquente dans notre agglomération où les besoins sont importants et urgents.

C’est là le vrai levier de développement de sa fréquentation. Les expériences sur la gratuité montrent d’ailleurs un faible impact sur la fréquentation, et pas de sens financier pour les grandes agglomérations où les recettes dépassent largement le coût de gestion. Ici renoncer aux recettes de billet (20 millions d’euros en 2011) serait renoncer au développement du réseau, dans un contexte budgétaire contraint, tout en créant une injustice sociale avec une règle inadaptée... A l'inverse une politique tarifaire construite en fonction des ressources serait plus juste et plus efficace pour répondre au réel besoin : donner au plus grand nombre possible le choix de son mode de déplacement.

Enfin, quel que soit le prix des abonnements ou du billet, il est toujours beaucoup moins cher que celui de la voiture : moins de 200 € à Rouen pour un abonnement annuel (en prenant en compte les divers avantages) contre 3 000 à 6 000 € pour une voiture ...à condition de mettre à disposition un réseau qui permette de s’en passer !

Aujourd’hui les tarifs des transports collectifs sont formatés en tenant compte du statut de l’utilisateur (travailleur, chômeur, retraité, moins de 26 ans) et non en tenant compte du revenu fiscal du foyer. Avec des profilages croisant le statut et le revenu, on peut proposer des tarifs adaptés à tous, allant de la quasi-gratuité au prix juste pour chacun, cela en préservant le développement du réseau !

 

Modes actifs (marche, vélo) : objectif 1 déplacement sur 2 !

Les modes doux, c’est pas que pour les écolos ! Aujourd’hui, le vélo représente environ 2% des déplacements, mais pourrait largement atteindre 10% avec une politique volontariste. De même, les déplacements à pied représentent 30% aujourd’hui et pourraient atteindre 40% demain ! L’objectif d’un déplacement sur deux en mode doux est possible, réaliste, écologique et économique. Qu’attend-on ?

A noter : le club des parlementaires pour le vélo, lancé en juillet 2012 à l’initiative du Club des Villes et territoires cyclables, compte aujourd’hui moins de 100 signataires, dont bien peu d'élus de notre agglomération... Relancés régulièrement par les écologistes de la CREA, nos députés et sénateurs font-ils la sourde oreille ou nous disent-ils ainsi que le vélo n’est pas dans leurs priorités ?

 

Vous voulez aller plus loin sur le sujet ?

Le site Astuce de la Métropole

Le Rapport de l’Ademe sur la mobilité à l’horizon 2030-2050

Le Rapport du CESRHN sur les infrastructures en Haute-Normandie

L'étude du PREDIT sur la gratuité des transports

L'Enquête nationale 2010-2011 sur les politiques en faveur des piétons et des cyclistes dans les villes françaises

Merci de nous signaler si un lien ne fonctionnait pas, via le formulaire de contact. Nous remédierons à cela au plus vite.